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Le carnet

Ce carnet est consacré aux opéras et aux opéras-comiques qui sont tombés à plat pendant la Belle Époque aux théâtres de l’Opéra-Comique et de l’Opéra de Paris. Ces ouvrages, pour la plupart oubliés aujourd’hui, sont présentés à travers les mots de leurs contemporains et surtout des critiques qui tenaient les rubriques de critique musicale dans la presse. Ceux-ci observent, commentent et contribuent au destin de ces opéras et de ces opéras-comiques.

Afin de dresser un corpus d’œuvres touffu mais mesuré, j’ai adopté deux critères de sélection principaux : les ouvrages discutés ici

  • ont été créés à l’Opéra de Paris ou à l’Opéra-Comique entre 1871 et 1914 ;
  • ont été représentés moins de 30 fois pendant cette période.

Ce dernier discriminant n’est que provisoire. Pourquoi être joué moins de 30 fois en quarante ans serait un échec alors qu’être joué 31 fois serait un succès ? Je ne sais pas mais il faut trancher quelque part. Je me réserve la possibilité de changer d’avis : le travail autour de ce carnet informera aussi ma compréhension de ce qui fait un échec et au fur et à mesure je pourrai établir des critères plus justes et justifiables d’une façon plus solide. Par exemple je pourrai adopter un critère pour l’Opéra-Comique et un critère différent pour l’Opéra, en prenant en compte ainsi les spécificités du fonctionnement de chaque théâtre. En outre, l’élément qui permettrait d’établir avec certitude si un opéra ou un opéra-comique a échoué est le montant des recettes. Toutefois, celui-ci est une information élusive qui n’est pas toujours aisément accessible. Je connais les recettes de certains opéras et pas d’autres. En menant ultérieurement mes recherches, je pourrai éventuellement revenir sur mes choix de critères et m’appuyer davantage sur les recettes. Mais pour le moment les renseignements dont je dispose à leur égard sont trop fragmentaires.

Le but de ce carnet et d’étaler le regard et le discours médiatique contemporains autour des échecs opératiques, en restituant de cette manière les débats autour des causes d’un insuccès : des décors aux costumes, des interprètes à la musique, du livret aux canicules, des directeurs au Ministère des Beaux-Arts. Mon souhait est aussi de répandre un peu de lumière sur des êtres humains qui, après des effort, un travail, des espoirs, se sont trouvés face à une défaite. Une expérience qui est immanquablement arrivée à nous toustes.

Autour des échecs opératiques, 1872-1914. Le point de vue des critiques