Archives de catégorie : Fidès Devriès

L’incendie de l’Opéra

par Paul Demeny

dans Le XIXe siècle du 31 octobre 1873

Nous n’avons pu, hier, que relater en quelques lignes le fait matériel de la destruction de l’Opéra. Nous allons tâcher aujourd’hui de suivre, heure par heure, le récit de cet effroyable incendie, d’après ce que nous avons vu de nos yeux.

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Théâtres

Opéra : Gretna Green, ballet en un acte, livret et danses par MM. Charles Nuitter et Louis Mérante, musique de M. Ernest Guiraud. – Mlle Beaugrand

par Benoît Jouvin

dans La Presse du 12 mai 1873

Gretna Green, le nouveau ballet joué à l’Opéra cette semaine, devait y escorter le Franc archer de Weber, et égayer du rythme joyeux de ses gigues écossaises les fanfares et le galop de la « chasse infernale ». Une indisposition de Mlle Fidès Devriès a coupé par le milieu ce programme et en a déchiré la grande page. Les gardes-chasse de la Forêt Noire ne s’étant pas trouvés au rendez-vous, le garde-chasse Williams, l’amoureux de miss Pretty, la fille du forgeron, a paru seul, la carabine sur l’épaule, exprimant par des ronds de jambe une pensée conquérante, à savoir que son fusil visait aussi juste que son cœur. Le matin même, il a tué – un chevreuil ? – Comme vous y allez ! – une alouette… Il n’y a pas là de quoi faire un dîner ; mais le prétexte est suffisant pour soupirer une idylle. Il rencontre celle-ci dans le Livret de M. Charles Nuitter. Williams, qui tire de sa gibecière l’alouette pour l’offrir galamment à sa fiancée, demande à celle-ci « d’où vient sa tristesse. Je songe, dit-elle, à ce petit oiseau qui, naguère encore, était plein de vie et de gaieté (absolument comme feu M. de La Palisse !) ». Mais oyez ceci, du pur Virgile ! « Ce matin il s’est réveillé dans le sillon ; il essayait ses ailes, il voltigeait de tous côtés sans se méfier du danger. Tout à coup il entend le chasseur qui approche, il veut fuir, un coup de feu retentit, l’oiseau est blessé, il se débat, il expire ! Voilà à quoi je pensais… » Voilà ce qui s’appelle dessiner deux caractères, rien qu’en faisant mouvoir sur les pointes les quatre petits pieds de Mlle Beaugrand et de Mlle Eugénie Fiocre ! Voulant consoler sa maîtresse, Williams « va chercher dans sa carnassière de belles plumes (y compris, j’imagine, la plume de M. Charles Nuitter)… qu’il présente à la jeune fille comme parure ». Une réflexion toutefois ! Où le beau garçon, qui n’a tué qu’une alouette, a-t-il pris toutes ces « belles plumes-là » ? En faut-il conclure que Williams est un chasseur rempli d’humanité et que, pouvant tuer le gibier, il se contente de le voler ?

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Causerie dramatique

Opéra : Le Prophète, continuation des débuts de M. Sylva

par Charles de La Rounat

dans Le XIXe siècle du 24 septembre 1872

La représentation du Prophète, pour la continuation des débuts du ténor Sylva, a été certainement l’une des plus faibles que nous ayons jamais entendues à l’Opéra. Les efforts de la claque ne nous donneront pas le change sur les dispositions et les sentiments du vrai public, et la désertion générale, après le troisième acte, des gens les mieux en situation de bien juger les choses, nous a prouvé clairement que nous n’étions pas seul de notre avis.

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