Archives de catégorie : Jules Guillemot

Revue dramatique

Opéra-Comique : Le Cerisier, opéra comique en un acte, paroles de M. Jules Prével, musique de M. Duprato.

par Jules Guillemot

dans Le Soleil du 19 mai 1874

L’Opéra-Comique a donné vendredi un petit acte agréable de M. Duprato, le Cerisier. La pièce se passe à Nanterre. La donnée, prise au conte de La Fontaine la Servante justifiée, se réduit à une anecdote bien simple. Le jardinier Marcelin court après sa servante Christine, qui aime Prosper et en est aimée. La voisine Furet, la plus mauvaise langue du pays, surprend le maître lutinant Christine un peu plus que de raison. Elle vient tout révéler à Prosper et à Mme Marcelin. Il s’agit d’ourdir une trame telle qu’on puisse assurer à la voisine qu’elle a eu la berlue, que Marcelin n’a été galant qu’avec sa femme, que Christine ne s’est compromise qu’avec son fiancé. Ainsi fait-on ; les intéressés eux-mêmes y sont pris ; Mme Marcelin et Prosper sont les premiers à jeter la dénonciatrice à la porte, en se moquant d’elle ; si bien que, pour le grand profit de la morale, Mme Marcelin garde à son mari la plus entière confiance ; et Prosper en fait de même avec Christine, qui reçoit, par surcroît, une couronne de rosière, et dont la vertu est ainsi officiellement brevetée, sans garantie du gouvernement.

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Revue dramatique

Opéra : Gretna Green, ballet en un acte, de MM. Nuitter et Mérante, musique de M. Guiraud

par Jules Guillemot

dans Le Soleil du 13 mai 1873

Lundi, il y avait première représentation à l’Opéra. Comme ce théâtre ne nous gâte pas à cet égard, c’est toujours là une grosse affaire. Il ne s’agissait sans doute que d’un ballet en un acte ; mais le compositeur, M. Guiraud, les interprètes : Mlles Beaugrand et Fiocre, étant fort avant dans les sympathies du public, l’intérêt était vivement excité. Il n’y a rien de si dangereux que ces attentes impatientes, rien de si exigeant que ce public ami, qui applaudit d’avance. Autre péril : la place à prendre était toute chaude encore d’un franc et brillant succès, celui du ravissant ballet de Coppélia. Il fallait, pour réussir pleinement, que l’Opéra refit une seconde édition de ce véritable bijou chorégraphique, si original, si piquant, si spirituel. L’a-t-il fait ? Non, pas tout à fait. Mais doit-on pour cela crier à l’insuccès ? Assurément, non.

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