Vendredi soir, à l’Opéra-Comique, première représentation du Cerisier. – Un fermier égrillard fait la cour à sa servante. Le fermier est marié à une femme jalouse qui se plaint d’être trop souvent délaissée. La servante, – une aspirante rosière, – doit épouser un jeune benet, jardinier dans la maison. Une voisine, curieuse et mauvaise langue, surprend les familiarités du fermier avec sa servante : elle vient tout raconter et à la bourgeoise jalouse et au jardinier ; le feu prendrait aux poudres, si une petite combinaison ingénieuse qui se noue dessus et dessous le cerisier ne faisait manquer ces projets, à la confusion de la méchante voisine.
J’ai lu dans le XIXe Siècle de vendredi dernier et dans quelques autres journaux un entrefilets conçu à peu près en ces termes :
« M. le directeur des beaux-arts, M. le chef du bureau des bâtiments civils et M. Halanzier se sont réunis hier au palais de l’Industrie : cette réunion avait pour objet le choix d’un emplacement convenable pour y installer les peintres décorateurs chargés de l’exécution des grands décors destinés à la nouvelle salle de l’Opéra, etc., etc. »
On parle souvent du forgeron de Gretna Green et des chaînes dorées qu’il fabrique avec son marteau conjugal, mais on ignore en général comment il se fait que cet artisan est investi d’un pouvoir que dans tout pays civilisé les lois divines et humaines ne confient qu’au prêtre et au magistrat. Et d’abord ce n’est pas seulement à Gretna Green, c’est dans toute l’Écosse qu’a lieu cette pratique bizarre ; ce n’est pas seulement un forgeron, c’est le premier venu, quelle que soit sa profession, qui a ainsi le pouvoir de lier, sinon de délier. Un certificat de comparution des deux époux délivré par un témoin quelconque, suffit, selon les lois écossaises, pour rendre un mariage valide, sans consentement de parents ni publications de bans ; il importe peu par qui la cérémonie est célébrée.
La Princesse jaune, opéra-comique nouveau en un acte, de M. L. Gallet, musique de M. Saint-Saëns, est le tome II de Djamileh. Poème et musique présentent les mêmes caractères généraux. Le fait était d’autant plus sensible mercredi dernier que l’affiche rapprochait les deux pièces, et qu’il était par conséquent très facile de les comparer et d’en saisir la parité.
Les premières représentations deviennent rares. Les théâtres tirent leurs dernières bordées de nouveautés, en prenant la dérive sous le vent d’été qui s’annonce enfin. C’est ainsi que l’Opéra-Comique vient de lancerson Djamileh.
