Mme Prelly dans la Timbale
par Fervacques
dans le Gaulois du 31 octobre 1872
Vers l’an de grâce 186…, ne mettons pas la date par galanterie, la place de Trouville était une exquise chose. C’était l’époque du haut cocodettisme, époque de prospérité et de luxe, époque des amours et de la gaieté. Les knicker-bockers de velours étaient alors dans leur primeur, et les croket-boots ne cachaient pas les bas de soie écossais, violet, marron ou rouge qui, ainsi que le ruban du chapeau, variaient de couleurs pour s’assortir avec la toilette de la dame que l’on accompagnait. Toutes les excentricités de haut goût, les bonnes s’entend, toutes les pimentades étaient permises en matière de conversation, de littérature et de toilette. Depuis, sous prétexte de devenir sérieux, on s’est engommé, on est devenu bête. On était original, on s’est fait canaille, on descendait de l’Œil-de-Bœuf par les talons rouges, on descend de la Courtille avec des bottes crottées. On me dit que c’est l’essence de la République. Triste, triste, Horatio ! Qu’on me ramène au White rose de ma jeunesse. Cela sentait meilleur !
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